Logement
l’urbanisation anarchique, un constat accablant
l’urbanisation anarchique
Le dernier décret exécutif paru dans le Journal officiel, obligeant les particuliers à achever leurs constructions respectives, a remis au devant de la scène l’anarchie qui a pris le dessus à Oran.
Crise de logement oblige, les citoyens, sans nullement se soucier des graves conséquences sur l’esthétique urbaine ont procédé à l’extension et à l’aménagement de leurs demeures, mais le travail se fait plutôt à l’intérieur, car la façade est souvent laissée à l’abandon, sombre et sans aucune couche de peinture.
Du coup, la quasi-totalité des zones d’habitation de la wilaya aussi bien les petites localités que les grands centres urbains, offre aujourd’hui une image monstrueuse et repoussante.
Cet état de fait, n’a même pas épargné, la deuxième ville du pays qui fut la plus moderne d’Algérie présente aujourd’hui un aspect hétéroclite, où les bâtisses cossues côtoient les taudis.
Au loin, des barres et des tours tellement densifiées qu’elles semblent ne former qu’un seul bloc, et au niveau des quartiers populaires, chacun y va à sa façon, insoucieux de l’aspect général de la cité, résultat du laisser-aller.
Un constat qui a amené l’Etat à revoir ses ratios concernant les nouvelles cités. Désormais, l’Office public de gestion immobilière (OPGI), principal promoteur du logement social sous toutes ses formes, a décidé de réduire le nombre d’unités qui passe de 200 à 105 par hectare, une norme bien plus conforme aux règles internationales.
Cette réduction drastique s’appliquera au nouveau programme qui prévoit de construire 21.000 logements, qui consommeront deux fois plus d’espace. Il faudra bien sûr, ajouter les surfaces nécessaires à la production immobilière privée.
Cette consommation, bien entendu, se fera obligatoirement au détriment de l’espace agricole, un espace déjà largement réduit autour d’Oran. Il est vrai aussi que le foncier ne pose pas de problèmes dans la capitale de l’Ouest, le PDAU a prévu l’étalement du tissu urbain dans la partie Est de la ville, mais sans rien dire des énormes friches urbaines existantes déjà à cette époque.
La ville d’Oran a certainement aujourd’hui atteint ses limites, il lui faudra donc bien se retourner vers son vieux centre-ville. La ruée vers le logement a fait que les Oranais se focalisent sur le toit qui abritera la famille, sans se soucier de la vue extérieure, même sur les terrasses.
Ce qui a résulté, cette vue sur la ville, sans verdure ni entretien. Il a fallu que les responsables lancent la vaste opération de lifting des vieux bâtis, pour avoir une lueur d’espoir pour l’avenir d’Oran, mais il faut dire que sans la volonté et l’engagement des citoyens, le travail de la wilaya ne pourra résister longtemps.
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