Logement
Cité des enseignants (Maraval) : Les habitants dénoncent la mafia du foncier
Hier, des dizaines de locataires de la cité des enseignants 156 logements de Maraval ont manifesté leur colère devant le siège de la wilaya à travers un sit-in dans le
Hier, des dizaines de locataires de la cité des enseignants 156 logements de Maraval ont manifesté leur colère devant le siège de la wilaya à travers un sit-in dans le but d’interpeller pour la énième fois le wali d’Oran sur ce qu’ils qualifient de détournement frauduleux d’une assiette destinée au départ pour un jardin d’enfants et devenue un site devant abriter un projet immobilier. Afin de mieux s’imposer devant les autorités locales, les locataires ont créé un collectif dès l’apparition des premières intentions de détourner l’espace à des fins mercantiles.
Ils rappellent que ce feuilleton a débuté en 1992 lorsque le même terrain situé dans les intervalles entre les différents blocs a été attribué à un investisseur dans le cadre du CALPI pour la construction d’une clinique. Cette option, même illégale, a été plus ou moins tolérée en raison d’un manque flagrant de structures sanitaires dans tout le quartier. Cependant, le projet en question n’a jamais vu le jour et durant plusieurs années, le projet était en souffrance au moment même où des convoitises de tout ordre s’effectuaient autour d’espaces «récupérables». C’est le cas de l’assiette du conflit qui a été cédée illicitement à plusieurs personnes, dont le dernier a décidé de réaliser un ensemble immobilier. Refusant d’emblée le fait accompli, les résidents de la cité se sont mobilisés et ont mené une rude bataille, afin d’annuler le projet, et ce, conformément à la loi en vigueur, notamment dans l’occupation foncière.
Tout en entreprenant les démarches auprès des services concernés et des responsables locaux pour prendre les mesures idoines afin de faire échouer ce projet qualifié de machiavélique, les résidents ont pu obtenir un résultat positif auprès de la DUC d’Oran, qui, après étude du dossier, avait conclu la nécessité d’annuler l’option du projet. En plus et après la pression exercée sur la wilaya, cette dernière avait dépêché sur les lieux une Commission d’enquête qui avait également confirmé la conclusion de la DUC, à savoir l’annulation du projet. Alors qu’ils espéraient que cette mesure soit matérialisée sur le terrain, le promoteur n’a jamais été inquiété et a procédé à l’entame des travaux en faisant fi des règles élémentaires d’urbanisme, à savoir le respect de la distance de 21 mètres par rapport aux autres constructions.
En plus, le projet en lui-même est prévu pour une hauteur dépassant de loin celle des autres bâtiments et pouvant priver les riverains d’aération et d’ensoleillement. Devant ce qu’ils ont qualifié courageusement de complicité des services concernés, ils ont eu recours en octobre 2012 à une action spectaculaire en bloquant à la circulation sur le 3ème périphérique et ils ne se sont dispersés qu’après une intervention des forces de l’ordre. Estimant que la conjoncture est favorable à leur combat, et ce, sur la base des dernières déclarations du wali qui s’était explicitement engagé à mettre de l’ordre dans le foncier sous toutes ses formes, les résidents de la cité en question, en majorité des enseignants, ne comptent pas baisser les bras et à faire échec à ce projet inapproprié.