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Crise du logement : des caves d’immeubles chichement réhabilitées
Beaucoup de caves d’immeubles, notamment au niveau des cités qui ont vu le jour durant les années 80 à ce jour, sont occupées par des familles qui y habitent ou par des particuliers qui y ont établi des commerces, voire des ateliers, souvent clandestinement. Si pour certains, le besoin de trouver un gîte en urgence les a conduits à acquérir par voie illégale, ces caves en raison de leur coût relativement accessible par rapport à des appartements, quels que soient le lieu et la forme, d’autres pour des raisons inexplicables, voire énigmatiques, ont accaparé ses sous-sols pour y élire domicile.
En effet, à voir dans quel standing se sont retrouvées certaines de ces demeures, on se demande pourquoi leurs occupants n’ont pas acquis des logements décents par la voie légale, comme l’achat direct, les formules AADL, LSP, CNEP, social, … autant de moyens qui ont permis à des centaines voire des milliers de citoyens d’avoir accès à un appartement.
Car selon plusieurs témoignages du voisinage, des occupants de caves, à l’exemple des cités situées à l’est comme à l’ouest d’Oran, dont certains occupent même toute une aile du sous-sol d’immeuble, n’ont pas lésiné sur les moyens pour transformer ces caves en des lieux chichement décorés et aménagés. Revêtement des sols en carrelage de dalles de sol de luxe, des murs en faïence, faux-plafond de style artisanal, salles de bain, toilettes, plafonniers somptueux …, sans oublier le mobilier d’intérieur à l’image de salons à l’oriental ou à l’occidental, literie haut de gamme, TV Plasma, réfrigérateur, cuisinière, machine à laver, four micro-ondes et même des climatiseurs. D’ailleurs, cela peut se vérifier à l’extérieur puisque sur les façades sont installées les turbines de ces fameux climatiseurs un peu partout, sans oublier l’antenne parabolique, puisqu’il y en a même qui ont été raccordés en électricité de manière officielle, alors que d’autres bénéficient simplement de raccordements provisoires de la part de leurs voisins.
Certains de ses occupants possèdent également des véhicules, pour la plupart récents. «Je n’arrive pas à comprendre comment ces gens qui, visiblement, ont les moyens de dépenser autant d’argent pour embellir une cave, ne feraient-ils pas mieux d’acheter un logement décent ?», dira le voisin d’un des occupant d’une cave. Il est vrai que quelle que soit la nature de la cave réhabilitée, les conditions de vie restent pénibles, avec une absence de lumière du jour, mauvaise arénation, humidité, odeurs nauséabondes, évacuation des eaux usées etc. Ce qui les expose à longueur d’année à toutes sortes de maladies et notamment celles liées à l’humidité.
L’un de ces habitants dans une cave nous affirmera qu’il n’a pas le choix et qu’il attend un logement décent : «Cela fait plus de 4 ans que j’ai déposé un dossier de logement social et j’attends.
J’habitais auparavant chez un particulier qui, après être décédé, ses héritiers m’ont jeté à la rue et comme je n’avais pas où aller, surtout pas d’argent pour acheter au moins une pièce, je me suis rabattu provisoirement sur une cave pour pouvoir abriter ma famille. J’ai quand même payé 30 millions de centimes cet endroit où j’ai dû procéder à quelques travaux pour le rendre décent.
Allah Ghaleb, je n’ai pas le choix et j’attends avec impatience un logement n’importe où», dira ce dernier. Alors crise ou extravagance ? C’est selon les cas. Comme dirait la citation de Machiavel «La fin justifie les moyens».
